Histoire des remparts d’Aigues-Mortes
En 1268, une taxe d’un denier/livre de marchandise est instaurée afin de financer les remparts de la cité.
À la mort de Louis IX (1214-70), les fondations des remparts ne sont encore qu’en partie tracées.
En 1272, son fils, Philippe III le Hardi (1245-85), fait reprendre les travaux puis entre en guerre contre le Royaume d’Aragon.
La flotte catalane en profite pour prendre le contrôle de l’ensemble du littoral languedocien.
Interrompus durant les conflits, les travaux reprennent en 1285 selon la volonté de Philippe IV le Bel (1268-1314), petit fils de Saint Louis.



Au début du XIVe siècle, l’enceinte est achevée formant un quadrilatère quasiment parfait, hérissé de tours et percé de portes.

Les plans sont établis par Louis IX et son architecte Eudes de Montreuil.
Celui-ci meurt en 1289 et Cominelli termine l’ouvrage.
Le sol étant marécageux, les fondations reposent généralement sur une plate-forme de bois prenant appui sur des pieux de chêne enfoncés jusqu’au sol dur.
Amenée par bateau, la pierre calcaire provient des carrières de Beaucaire et des Baux.
Les remparts se déroulent sur 1 634 m.
Description des remparts d’Aigues-Mortes
Posés entre terre et eau, les remparts constituent une pleine puissance, tant physique qu’historique, entre l’ensemble fortifié et les zones humides qui lui font face et dans laa localisation de la Cité qui s’ouvrait sur un port.
L’enceinte, d’une homogénéité remarquable, constitue un exemple de tout premier plan d’architecture militaire et la qualité architecturale des fortifications marque leur excellent état de conservation.


Le front Ouest relie la Tour de Constance à la Tour des Bourguignons, s’ouvrant en son milieu par la porte des Remblais.
Le front Sud délimite l’espace où s’amarraient jadis les galères : d’où le nom de ses portes : Marine, Arsenal, Galion, organeau (anneau de fer servant à amarrer les navires).
La porte des Moulins demeure le témoignage d’une activité depuis longtemps disparue.
Le front Est est pourvu de 2 tours, la Tour Poudrière et la Tour de Villeneuve, ainsi que de 2 portes : la porte de la Reine, ainsi appelée en souvenir d’Anne d’Autriche, épouse de louis XIII, venue assiéger la ville protestante en 1622, et la porte des Cordeliers, proche de l’ancien couvent fondé par Saint Louis au bénéfice des moines de cet ordre.
Le front Nord est défendu par 2 tours :
– la Tour de la Mèche (une mèche servant à allumer des armes à feu y était tenue prête en cas d’attaque)
– la Tour du Sel.
2 portes y sont également édifiées :
– la porte Saint Antoine
– la porte de la Gardette, cette dernière est la porte principale de la ville.
En 1289, la courtine Sud est construite à la suite d’un contrat passé entre le roi Philippe le Bel et le Gênois Nicolas Corinelli.


L’archère (ou meurtrière), ouverture étroite et évasée de l’architecture défensive du Moyen-âge, a pour fonctions de voir et se protéger : les angles visuels de cette ouverture sont limités, les angles de tir priment sur la pénétration de la lumière.


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