Home » Histoire » France » Toulouse » Musée Saint Raymond – Toulouse

Musée Saint Raymond – Toulouse

Autres nomsNécropole, hôpital, collège universitaire et enfin musée des Antiques : le site de Saint-Raymond à Toulouse a souvent changé au fil de l’histoire.
Localisationcentre historique de la ville, à côté de la Basilique Saint-Sernin.

Histoire du musée Saint-Raymond

À l’origine, le site est constitué d’une nécropole qui se développe autour de Saint-Saturnin de Toulouse (IIIe siècle- vers 257), martyr de la ville en 250 et considéré comme le premier évêque de Tolosa.
La légende raconte qu’en 250, le premier évêque de la cité fut attaché par les pieds à un taureau en sacrifice, du Capitole antique (installé sur l’actuelle place Esquirol) jusqu’à la rue du Taur.
Dès lors, les premiers chrétiens prennent l’habitude de se faire enterrer au plus près de la tombe de leur saint.

Dans le dernier quart du XIe siècle (1075), l’ensemble change une première fois de physionomie grâce à Raimon Gairart/Gayrard ou Raymond de Toulouse (première moitié du XIe siècle-1118), un laïc veuf chantre/chanoine de Saint-Sernin, et le comte Guilhem (Guillaume) IV de Toulouse (1040-94).
Raymond décide de consacrer sa fortune au service de l’Église et au monastère de Saint-Sernin.
Au XVIème siècle, il fait ériger un hôpital, fondé sur les vestiges des XIe et XIIIe siècles et aligné à la basilique naissante, afin d’accueillir des malades, des nécessiteux et des pèlerins qui ne peuvent se payer d’auberge dans Toulouse.

À partir du XIIIe siècle, lorsque l’Université de Toulouse est créée en 1229, le besoin de loger des étudiants pauvres se fait sentir.
L’hôpital change de vocation et devient collège Saint-Raymond, toujours placé sous l’autorité de Saint-Sernin.
Saint-Raymond conservera ce rôle jusqu’à la Révolution.

Après un grand incendie, à la fin du XIIIe siècle, Martin de Saint-André (?-1546), évêque de Carcassonne, reconstruit sur le même site le collège qui avait brûlé et il complète avec 3 bourses pour des étudiants, les 13 premières accordées par les fondateurs.

Trois siècles plus tard, en 1523, sous l’autorité du maître-maçon Louis Privat, l’ensemble, réorganisé en divers corps, vit en autarcie.
On y cultive notamment la vigne et le blé et l’on y trouve une écurie (les étudiants se déplaçaient à cheval), une bibliothèque, les cuisines, les chambres ou encore la chapelle.
L’édifice maintient la tradition du gothique méridional toulousain et l’architecture de briques caractéristique avec faux mâchicoulis et ouvertures en chemin de ronde sous le toit.

Puis l’institution vécut ainsi jusqu’à la Révolution française.

En 1836, la ville de Toulouse rachète pour l’utiliser pour une variété de fonctions, telles que des écuries et des casernes.

En 1852-53, lors du réaménagement de la place Saint-Sernin, c’est le seul édifice à échapper à la démolition, grâce à l’intervention de l’archéologue Alexandre Du Mège (1780-1862), de l’écrivain Prosper Mérimée (1803-70) et de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-79).

Entre 1868 et 1871, la place est restaurée par Eugène Viollet-le-Duc qui enlève les restes de la chapelle démolie et construit une quatrième tourelle d’angle, ajoute 2 murs intérieurs et de nombreuses cheminées crénelées qui accentuent l’aspect médiéval de la structure.
Viollet-le-Duc a également construit une maison néo-gothique dans l’ancienne cour du collège, qui est devenue un jardin. Le bâtiment a ensuite servi de presbytère à la basilique Saint-Sernin jusqu’en 1890.

Par un arrêté municipal du 14 avril 1891, le bâtiment devient un « musée des arts décoratifs anciens et exotiques ».
Il est réorganisé par le préhistorien français, Émile Cartailhac (1845-1921).

Le 24 avril 1892 il est ouvert et inauguré par le maire de Toulouse Camille Ournac (1845-1925) en présence de Jean Jaurès (1859-1914), conseiller municipal.
Le musée Saint-Raymond hérite par la ville de Toulouse de collections du célèbre Musée des Antiques de Toulouse.

En 1912, le musée est entièrement réorganisé par un nouveau conservateur et préhistorien, Émile Cartailhac (1845-1921).

En 1935, l’historien et juriste Henri Ramet (1859-1941) le nomme musée de Cluny à Toulouse.

De 1946 à 1950, le musée est à nouveau reconstruit par l’historien de l’art Robert Mesuret (1908-72) dont il apporte de nombreuses modifications au niveau de la muséographie ce qui lui vaut de nombreuses critiques, notamment d’avoir transformé un musée en boîte de nuit parce qu’il avait utilisé la lumière indirecte, parce que les salles étaient trop vastes dans leur nouvelle « nudité ».
En 1949, sous la direction de Robert Mesuret, il devient le musée archéologique de Toulouse, recevant les collections de l’Antiquité et du Haut Moyen-Âge de la ville de Toulouse.

En raison de son âge, entre 1978 et 1982, un nouveau projet de réhabilitation de l’ensemble du musée voit le jour sous la direction d’Yves Boiret (1926-2018), alors architecte en chef de Français Monuments Historiques.
Les travaux commencent en 1981-82 avec la rénovation de la toiture, qui retrouve l’aspect qu’elle avait avant la restauration par Viollet-Le-Duc et permet l’aménagement d’un deuxième niveau sous la toiture.

Dans les années qui suivent, parmi beaucoup de controverses, Boiret réhabilite la basilique voisine de Saint-Sernin. 

Le 11 août 1975, le bâtiment est classé monument historique.

En 1980, la Ville de Toulouse acquiert un immeuble voisin au 11 rue des Trois-Renards pour y relocaliser ses bureaux, ses services techniques et sa bibliothèque, afin de fournir 2 500m2 supplémentaires d’espace d’exposition au public.

Le samedi 8 mai 1999, il réouvre ses portes au public, après plus de 4 années de rénovation.

C’est l’un des rares exemples conservés de l’architecture universitaire médiévale toulousaine.

Les différents étages du musée Saint-Raymond

Sous-sol

Fouillé dans son intégralité, il a permis de mettre au jour une partie de la nécropole de Saint Saturnin de la fin de l’Antiquité et qui a précédé Saint Sernin.
Ce véritable site archéologique présente un four à chaux, dans un état de conservation remarquable, ainsi que des sarcophages paléochrétiens et de nombreux autres vestiges romains.

Rez-de-chaussée

Il est consacré aux expositions temporaires.

1er étage

Il présente une importante sélection des antiques provenant de la villa de Chiragan à Martres-Tolosane (Haute-Garonne, 31).
Cet immense domaine permis de découvrir des trésors sculptés de l’époque romaine, tels que :

  • des reliefs en marbre représentant les travaux d’Hercule
  • de magnifiques portraits d’empereurs
  • des reliques antiques de quelques chefs-d’oeuvre de la statuaire grecque
  • une extraordinaire galerie de portraits romains

L’abondance et la qualité du décor sculpté de cette luxueuse villa, qui resplendissait de marbres de toutes sortes, émurent les savants et les amateurs d’art du monde entier lors de la grande découverte de 1826.

2e étage

Il évoque la romanisation progressive de l’exceptionnel site toulousain, l’antique Tolosa et la région romaine de Narbonnaise.
Tolosa dévoile, grâce à de nombreuses sculptures et à des objets choisis, son apparence et sa prospérité dans l’Antiquité.


Lien : Musée Saint-Raymond de Toulouse
Place Saint-Sernin

Quelques oeuvres

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *