Home » Histoire » Canada » Le Québec » Tableaux du Belvédère de Kondiaronk

Tableaux du Belvédère de Kondiaronk

Paul-Émile Borduas

Malgré son jeune âge, Borduas se voit accorder la partie la plus importante de cette commande en réalisant l’adaptation de 6 cartes historiques dont 4 relatent l’évolution du site de Montréal entre 1535 et 1760, une autre montre l’itinéraire des 2 premiers voyages de Cartier et la dernière présente l’étendue de l’empire français en Amérique.

Il a été convenu que les 6 cartes reproduites par Paul-Émile Borduas seraient installées à intervalle régulier ans la grande salle du Chalet, de manière à alterner avec les tableaux, une façon de rythme l’ensemble et de donner de la crédibilité au récit.
En dépit de leur économie de moyens, ces cartes démontrent une bonne maîtrise de l’art mural de la part de Borduas.

La schématisation cartographique est bien adaptée au traitement de l’art mural.
Les grandes cartes jouaient un grand rôle dans la décoration des intérieurs au XVIIe siècle, tels en témoignent les tableaux de Vermeer.

Traitées en grisaille, dans des tonalités de bruns (terre de Sienne) et de verts, les peinture est appliquée de manière très mince, en aplat.
L’artiste utilise la caséine, de façon à bien accentuer la matité de la surface.
Borduas est le seul des muralistes à cerner ses images d’une bordure géométrique décorative, motif qui assure le passage entre la partie peinte et l’architecture et confirme le caractère bidimensionnel de l’œuvre.
Quatre bordures reprennent le motif de rectangles alternés en 2 couleurs différentes qui rappellent l’échelle graduée des arpenteurs.
Pour les 2 plans de Montréal en 1672 et 1760, il utilise un motif plus recherché et décoratif.

Le peintre transcrit fidèlement les sources dont il simplifie les détails et qu’il adapte au format de l’espace qui est dévolu à ces cartes.
Dans chacune, Borduas répète certaines formes ou motifs et il dédouble certaines lignes de la composition (tracés des rivages, mouvement de l’eau, …) de manière à en faciliter la lisibilité.
Ces 6 cartes jouent certainement un rôle important au plan iconographique dans le décor, mais leur réalisation confiée au même artiste assure un minimum d’unicité à l’ensemble autrement fort hétéroclite au plan stylistique.

1534-1535 Les voyages de Jacques Cartier – Paul-Émile Borduas

Les voyages de Jacques Cartier par Paul-Émile Borduas
Huile sur toile, peinte en grisaille dans des tons de brun et de bleu, montrant le tracé des 2 premiers voyages de Jacques Cartier en Amérique, soit ceux de 1534 et de 1535.

La carte est encadrée d’un motif géométrique consistant en une alternance de rectangles de 2 couleurs.

Pour cette carte reproduisant le tracé des premiers voyages de Cartier au Canada, le peintre transcrit les données géographiques dont il simplifie quelques détails.
Par l’entremise de Borduas, Aristide Beaugrand-Champagne réalise son objectif pédagogique en validant les scènes historiques peintes de reproductions de documents historiques.

Il a été convenu que les 6 cartes reproduites par Paul-Émile Borduas seraient installées à intervalle régulier ans la grande salle du Chalet, de manière à alterner avec les tableaux, une façon de rythme l’ensemble et de donner de la crédibilité au récit.
En dépit de leur économie de moyens, ces cartes démontrent une bonne maîtrise de l’art mural de la part de Borduas.

Plan d’Hochelaga par Cartier en 1535 – Paul-Émile Borduas

Plan d'Hochelaga par Cartier en 1535 par Paul-Émile Borduas
Huile sur toile, peinte en grisaille dans des tons de brun et de vert, est un plan du village d’Hochelaga en 1535 dans lequel plusieurs habitations sont regroupées à l’intérieur d’une enceinte circulaire délimitée par une palissade de bois.
Il prend place dans un décor de champs et de forêts où se côtoient hommes, Européens et Amérindiens, et bêtes.

À droite de la composition se trouve un encadré, vide, destiné à accueillir une légende.

Le pourtour de la carte est orné d’un motif géométrique consistant en une alternance de rectangles de 2 couleurs.

Cette carte de Hochelaga en 1535 est une reproduction d’un dessin que Giacomo Gastaldi avait fait à partir d’une description de Jacques Cartier.
Il apparaît pour la première fois, dans l’ouvrage Delle navigationi et viaggi, publié à Venise, en 1556, par Giovanni Battista Ramusio.
Dans cette première version, l’encadré contient le titre de la carte « LA TERRA DE HOCHELAGA NELLE NOVE FRANCIA« , ainsi qu’une légende renvoyant aux différents éléments composant la carte.
À gauche, au centre, le mot « MONTE REAL » apparaît.

  1. Fabienne
    | Répondre

    Merci pour toutes ces infos, voici une bonne lecture. J’ai appris différentes choses en vous lisant, merci à vous. Bonne journée à tout le monde ! Fabienne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *