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Tableaux du Belvédère de Kondiaronk

Le Serment de Dollard des Ormeaux et de ses compagnons – Raymond Pellus

Cette huile sur toile de 1932 montre Dollard des Ormeaux au milieu de ses compagnons durant la messe au moment de prononcer leur serment de lutter jusqu’à la mort pour Dieu et pour la patrie.
À gauche de la composition, dans le chœur, juché sur la troisième et dernière marche d’une petite estrade, se tient le prêtre officiant, séparé de l’assistance par une balustrade.

Dollard des Ormeaux, le bras droit levé au-dessus de son épaule, occupe le centre de la composition.
Les bras également tendus, ses compagnons prennent place derrière lui.
Tous les regards convergent en direction du prêtre et de l’autel.
Regroupant 5 personnages, une petite assemblée assiste à l’événement à l’arrière.

La scène se déroule dans une chapelle dont le mur latéral ferme la composition et est percé de 5 fenêtres laissant entrevoir un ciel bleu et des arbres.

La disposition des figures dans l’intérieur de l’église Notre-Dame est mécanique, toutes les personnes semblent avoir été peintes à partir d’un même modèle, qui n’était pas un sujet vivant.
Les traits des visages aux yeux proéminents sont durs, les corps raides et sans expression, les gestes pompeux et peu sentis.
La palette est restreinte à des tons de bruns, de jaunes et de blancs et une épaisse ligne de contour cerne les figures.
Le bleu vif du ciel qui éblouit à travers les ouvertures, déséquilibre visuellement la composition par ces percées trop importantes.

La scène est vue en légère plongée ce qui permet à l’artiste de bien séparer le chœur de la nef par une table de communion aussi imposante qu’inefficace.
On voit mal ces gaillards agenouillés devant cette pièce de mobilier.
Pellus semble comprendre le problème de disposition de la peinture murale dans l’espace du Chalet et il donne à ces personnages une dimension appropriée.
Il les masse au premier plan du tableau et ramène l’architecture de l’église à un mur qui ferme la composition.
Le résultat cependant est que les figures sont trop grandes pour l’espace intérieur dans lequel elles sont confinées et que le bleu des ouvertures rompt la planéité de la surface.

Le Serment de Dollard des Ormeaux et ses compagnons par Raymond Pellus
Ce tableau présente le moment où Dollard des Ormeaux et ses 16 compagnons se jurent solidarité et s’engagent à se battre jusqu’à la mort s’il le faut pour sauver la colonie contre ses pires ennemis, les Iroquois.
La scène, qui se déroule dans la chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur, renvoie à l’un des récits les plus populaires de l’histoire du Canada français, la bataille du Long-Sault.
Cet épisode qui devint un des hauts-faits du Régime français, fut redécouvert en 1864 avec la publication de l’Histoire de Montréal de Dollier de Casson.
Par la suite, la légende a été reprise par tous les historiens religieux et nationalistes.
Pour finir Dollard est devenu une icône, un symbole de la résistance et de la ténacité des Québécois.

Cette version de l’histoire où le héros se couvre de gloire fit l’objet de nombreux débats à partir de 1932, à la suite d’une conférence du professeur E. R. Adair, de l’Université McGill.
Dans la foulée, toute une cohorte d’historiens s’acharna à dégonfler le mythe en insistant beaucoup sur la vanité et l’insouciance des héros.
L’histoire du serment s’avère donc être une légende mais elle a fait rêver des générations d’écoliers et d’adultes.

  1. Fabienne
    | Répondre

    Merci pour toutes ces infos, voici une bonne lecture. J’ai appris différentes choses en vous lisant, merci à vous. Bonne journée à tout le monde ! Fabienne

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