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Tableaux du Belvédère de Kondiaronk

Jacques Cartier atterit à Hochelaga en 1535 – Adrien Hébert

Datant de 1932, cette huile sur toile représente le face-à-face entre Jacques Cartier et les Iroquois avec à gauche, les Amérindiens et à droite les Français.
Précédant son groupe, le chef des Iroquois dresse le bras en signe de bienvenue alors que Cartier lui répond en élevant légèrement le sien tout en gardant l’autre main sur la poignée de son épée.
Derrière lui, les hommes portent bien haut leurs lances.
Au loin, le ciel s’obscurcit.

Entre les 2 groupes, dans l’espace donnant sur la vallée, des marins tirent une embarcation, alors que le paysage à l’arrière plan laisse entrevoir le Saint-Laurent et l’île Sainte-Hélène.

Tous les protagonistes sont groupés au premier plan pour représenter cette scène survenue le 2 octobre 1535 dans la bourgade d’Hochelaga, près du mont Royal.
Les figures monumentales sont disposées sur un promontoire devant un ciel clair où planent de rares cumulus.
L’élévation du point de vue permet d’admirer le fleuve en contrebas et la rive-sud au loin, situant le lieu de l’action sur un site proche du Chalet de la montagne.

À gauche, les Amérindiens, le chef et les membres de la tribu, pendant que sur la droite s’avance Cartier suivi de soldats.
Alors que les Iroquois, placés dans la lumière, semblent pacifiques, les bras croisés ou calmement assis, et que leur chef salue les arrivants d’un grand geste de bienvenue, Cartier lui répond avec moins d’enthousiasme, la main sur la garde de son épée, et ses soldats portent de longues lances.
L’interprétation historique du message de l’architecte-historien semble traduite par Hébert.
Il faut remarquer également comment la main du chef rejoint un nuage gris qui couvre les arrivants français et qu’il semble tenter d’arrêter.

Au plan moyen des navigateurs, torses nus, tirent une embarcation sur la rive et annoncent l’installation future des colons français sur l’Île de Montréal.
La forêt automnale de l’île Sainte-Hélène se dessine au loin.
Hébert manipule l’éclairage d’une façon dynamique faisant alterner les zones d’ombre et de lumière, les parties claires et foncées, facilitant ainsi la lisibilité de la scène et rendant la composition plus énergique.

Jacques Cartier atterrit à Hochelaga en 1535 par Adrien Hébert
Cette œuvre offre une vision originale des relations entre les Européens et les autochtones en montrant des Iroquois manifestement pacifiques alors que les Français sont présentés dans une attitude beaucoup plus guerrière et agressive.
La salutation de Cartier, plus contenue que celle de son vis-à-vis, et sa main gauche sur la poignée de son épée traduisent une certaine méfiance, tout comme l’attitude des soldats qui l’accompagnent.
Cette arrogance témoigne des visées colonisatrices des Européens, symbolisées également par les marins sur le point d’accoster dans un geste qu’on peut facilement interpréter comme une volonté de s’établir.
Ce genre de situation étant susceptible d’engendrer des conflits, le ciel sur le point de s’obscurcir laisse sans doute présager des difficultés à venir.

Peintre de la modernité et de l’urbanité, Hébert s’était peu frotté au genre historique.
Par sa composition, sa facture et sa thématique, cette œuvre est en rupture avec sa production.
Le choix des couleurs et le traitement du ciel portent néanmoins sa marque.

  1. Fabienne
    | Répondre

    Merci pour toutes ces infos, voici une bonne lecture. J’ai appris différentes choses en vous lisant, merci à vous. Bonne journée à tout le monde ! Fabienne

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