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Bataille des Plaines d’Abraham

13 septembre 1759

Québec
George TownshendWolfe se décide enfin à attaquer.
Il n’informe ses officiers, Robert Monckton (1726-82), le général George Townshend (1724-1807) et James Murray (1721-94), qu’à la dernière minute, ce qui les rend furieux.
Le débarquement des Anglais a lieu à l’Anse au Foulon, une petite baie de Québec.
Son objectif : prendre les Français par surprise, mais il doute lui-même du succès de son entreprise.

À 5 heures, le débarquement a lieu et Wolfe supervise l’opération en personne.

Robert MoncktonMontcalm n’atteint Québec que vers 7h20 pour constater que les Anglais sont maintenant sur les Plaines d’Abraham et se préparent au combat.
Les tuniques rouges sont partout.
Montcalm réunit son armée à la hâte.
Les soldats français, les miliciens canadiens et leurs alliés indiens traversent bientôt la ville, tambours battants, en direction des Plaines.
Peu après 9 heures, Montcalm a réuni 4 500 hommes.
Louis Antoine de Bougainville (1729-1811) est assigné à la défense de la rive nord entre Québec et la Rivière Jacques-Cartier, mais c’est un échec.

James MurrayLe lieutenant du roi et officier de marine Jean-Baptiste Nicolas Roch Ramezay (1708-77) commande les troupes de la haute-ville, c’est-à-dire 700 soldats, quelques canons et des miliciens.
Des tirailleurs canadiens et indiens, cachés dans les buissons, ouvrent le feu sur l’armée anglaise, immobile.

À 10 heures, Montcalm ordonne la charge, qui est désordonnée et indisciplinée car des soldats ouvrent le feu avant même que Montcalm n’en donne l’ordre, causant bien peu de dommages aux Anglais immobiles, couchés au sol.
Wolfe attend que les Français soient seulement à quelques 40 verges (≈ 36 m) de ses lignes avant de s’écrier « Fire !« .
Plusieurs Français sont alors fauchés d’un coup et les autres, pris au dépourvu, figent un moment sur place au lieu de réagir.
Seuls les Canadiens se comportent convenablement et poussent l’attaque, pendant que l’armée française en déroute, fuit vers les remparts de la ville.

Mort du Général Wolfe par Benjamin West
À 10h24, dissimulé derrière un buisson, un tirailleur canadien vise et tire.
Wolfe chancelle et s’écroule, atteint mortellement à la poitrine.
Vers 11 heures, Montcalm est à l’entrée de la porte Saint-Louis où il tente de calmer ses troupes.
Comme il franchit la porte, il est atteint de 2 balles, coup sur coup.
Bougainville dirige la retraite et est nommé colonel.
Montcalm rend l’âme le lendemain, après une longue agonie.

Mort du marquis de Montcalm par Marc Aurèle de Foy Suzor-Coté

18 septembre 1759

Charles SaundersRamezay signe la capitulation au nom de la couronne de la France, à Québec, capitale politique du Canada et de toute la Nouvelle-France.
Du côté anglais, la signature est effectuée par l’amiral dans la Marine Royale britannique Charles Saunders et le général George Townshend.
Les 11 demandes formulés par Ramezay sont accordées par les autorités militaires britanniques :

  • les honneurs de la guerre
  • la protection des civils et de leurs propriétés (ce qui en restait)
  • le libre exercice de la religion catholique romaine

Dès lors, les 15 000 habitants répartis entre Québec et Gaspé, vivant dans une ville et 59 villages, paroisses et seigneuries, deviennent sujets de la couronne d’Angleterre.
La France à qui ils avaient été fidèles les a abandonnés.

La Nouvelle-France, ou ce qui en reste, est en ruines et partout ce n’est que famine et misère.

Le jour de la capitulation de Québec, le capitaine John Knox est envoyé pour prendre possession de la ville.
Vue de l’extérieur, la capitale de la Nouvelle-France a toujours l’air indestructible.
Mais une fois qu’il franchit les portes, il n’en revient pas.
Aucune maison n’a été épargnée par les obus et les pots à feu anglais.
La basse ville n’est plus qu’un amas de ruines fumantes parmi lesquelles rôdent es femmes et des enfants au visage hagard à la recherche de nourriture.
Dans la haute ville, aucune maison n’est indemne, leurs murs sont transpercés de trous béants.
Parmi les civils demeurés dans la ville, il est compté environ 2 300 femmes, enfants et vieillards, qui ont tout perdu.
Les hommes ne sont pas là, ils sont toujours avec ce qui reste de l’armée française.
Les ursulines soignent comme elles le peuvent les 1 200 malades et blessés, qu’ils soient Français, Canadiens ou Anglais.

Les erreurs de stratégie

  • stratégiquement, les Français avaient déjà perdu car Louis XV avait décidé d’abandonner cette terre lointaine.
    Voltaire disait « La France peut être heureuse sans Québec« .
  • Montcalm adopte une stratégie purement défensive et ne prend aucune initiative contre l’ennemi.
  • Wolfe tente 2 attaques avant le mois de septembre, mais ses troupes sont repoussées à 2 reprises.

Épilogue

Après la capitulation, très peu de Canadiens retournent en France car ils sont nés ici et choisissent le Canada pour le meilleur et pour le pire.
Les 1 172 âmes qu’Amherst trouve au Canada demeurent et entreprennent la longue reconstruction de ce pays qui n’est plus tout à fait le leur.
Pour ces gens et leurs descendants commence alors la longue lutte pour la survie et la reconnaissance, combat qui aujourd’hui n’est toujours pas terminé.

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