Histoire de l’église Notre-Dame-des-Sablons d’Aigues Mortes
Baptisée « Notre-Dame-des-Sablons » en référence au sol marécageux et sablonneux qui entourait la cité, l’église d’Aigues Mortes est le monument le plus vieux de la ville.
La première église faite de bois et de roseaux placée sous le vocable de « Beata Maria de Sabulo » date de 1183, humble chapelle dédiée à la Vierge, construite dans un style gothique.
La Sainte Chapelle est avant tout une gigantesque châsse destinée à recevoir les reliques de la crucifixion.
Saint Louis rachète en 1239 la couronne d’épines aux Vénitiens pour 135 000 livres.
Puis il achète des fragments de la sainte croix et des instruments du supplice à Baudouin II en 1241.
Son but est avant tout d’éviter l’éparpillement de ces importantes reliques.
En 1246, elle est rebâtie en pierre et dans un style ogival, donc avant même les remparts et est le témoin de l’embarquement de Saint-Louis pour les Croisades.
C’est en 1248 qu’elle est ouverte au culte.
Avant le départ de la VIIe croisade, Saint Louis se serait agenouillé dans cette église.
En 1293, la chapelle est dédiée à Saint Antoine.
Ses chapelles latérales sont élevées au XVe siècle.
Érigée en collégiale en 1737, elle est rebaptisée Notre Dame et Saint Pierre de Psalmody, puis est en grande partie saccagée et détruite par les Protestants en 1575.
En 1634, le clocher est reconstruit.
Entre 1738 et 1744, l’église reste fermée, date à laquelle sont entreprises les 1ères restaurations, avec entre autres l’élévation de la tour carrée.
En 1741 et après un long procès, les réparations conséquentes donneront le jour à l’édifice actuel.
Le sanctuaire prend la place du narthex, modifiant son orientation.
Durant la Révolution, elle fait office de temple de la Raison, puis de caserne, de magasin à grain et enfin d’entrepôt à sel.
En 1804, elle ne redevient une église.
La restauration intérieure est récente puisqu’elle ne date que du milieu des années 1960.
Saccagés, les objets de culte seront brûlés en place publique.
Restaurée de 1964 à 1967, l’église est sauvée de la ruine.
En 1991, 31 vitraux jusque là totalement absents sont venus agrémenter les murs de la petite église, conçus par le peintre contemporain français Claude Viallat (1936-x) et repartis en rosace et fenêtres, réalisés par le maître verrier Bernard Dhonneur, ils comportent plusieurs couleurs dans l’épaisseur, leurs formes étant obtenues par gravure à l’acide et l’ensemble relié par des résines acoustiques.
La charpente en bois rappelle l’esprit de pauvreté évangélique, les triples colonnettes de chaque côté de l’entrée représente la Sainte Trinité, et rappellent l’influence des Templiers.
Le buste de Saint Louis est l’œuvre du sculpteur Subirachs.
Ce monument, le plus ancien de la ville et joyau de l’art gothique primitif, est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis le 6 décembre 1949.
Il est classé depuis le 31 août 1990 pour son autel gallo-romain.
Les vitraux de l’église de Notre-Dame-des-Sablons d’Aigues-Mortes
Les 31 vitraux de l’église de Notre-Dame-des-Sablons d’Aigues-Mortes sont réalisés en verre antique soufflé à la bouche.
Les verres sont colorés au moment de la fusion avec ajout d’une couche d’émail coloré sur un support blanc.
Ces vitraux comprennent plusieurs couleurs dans l’épaisseur, les formes étant obtenues par gravure à l’acide et l’ensemble relié par des résines acoustiques suivant un procédé proche du stadip mais adapté pour la première fois à l’art.
Cette coloration a été obtenue après étude en atelier et en étroite collaboration avec Claude Viallat.
Cette recherche plastique débouche sur un vitrail sans plomb.
Ces 61 m² de vitraux de Claude Viallat donnent à cet édifice des couleurs extraordinaires qui permettent à la pierre de vivre intensément à n’importe quel moment de la journée.
Les couleurs utilisées restent dans l’ensemble accessibles à la compréhension :
Bleu | Évocation des notions d’espace, d’évasion, de mémoire et de divinité. |
Rosé |
Le rosé à l’or se décompose en 2 couleurs : • le rosé pour signifier la chair, l’incarnation et la vie • l’or pour marquer l’Éternité, la spiritualité et l’intemporalité |
Jaune d’or | Il représente la chaleur, le rayonnement, l’échange et l’extériorité. |
Rouge | Il s’identifie au sang, à la vie, à la générosité et à l’humanité. |
Jaune citron | Voire soufre, qui illustre le pêché, la perversité et l’ambiguïté : il rassemble les pulsions maléfiques ou négatives. |
Vert | Au contraire, sert les pulsions bénéfiques ou positives, c’est-à-dire la nature, la permanence, l’énergie et l’intériorité. |
Les chapelles latérales portent des dédicaces aux pulsions maléfiques et bénéfiques avec l’introduction du jaune citron et du vert.
Les fenêtres hautes, réservées à une interprétation naturaliste, évoquent le ciel méditerranéen et les salins par des dégradés qui illuminent les parties hautes de l’édifice.
La rose de la façade ouest, quant à elle, exaltera la croix comme signe du Christ Sauveur et de l’unité des chrétiens.
Laisser un commentaire