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Gateway to Freedom Detroit MI

Titre originalGateway to Freedom : International Memorial to the Underground Railroad 
SculpteurEd Dwight (1933-x)
Inauguration20 octobre 2001
Inscription sur la baseVoir plus bas.

Les historiens estiment que jusqu’à 45 000 esclaves fugitifs sont passĂ©s par Detroit pour retrouver la libertĂ© au Canada.
Bien que le Michigan soit un État libre, la loi sur les esclaves fugitifs de 1850 permet aux chasseurs d’esclaves (ou Ă  toute personne blanche) de prĂ©tendre qu’un Afro-AmĂ©ricain est un esclave en fuite en attendant la dĂ©cision d’un tribunal spĂ©cial qui n’exige que le tĂ©moignage d’une personne blanche.
La loi sur les esclaves fugitifs interdisait également aux accusés de se défendre, une situation qui a poussé de nombreux Afro-Américains libres à quitter leur pays natal et à chercher refuge au Canada.
Le mouvement anti-esclavagiste Ă  Detroit Ă©tait composĂ© d’Afro-AmĂ©ricains, de Blancs Ă©trangers et nĂ©s dans le pays, et d’AmĂ©rindiens qui dĂ©fiaient la loi et travaillaient ensemble pour assurer la sĂ©curitĂ© de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants.

Le mémorial international du chemin de fer clandestin Gateway to Freedom rend hommage à la contribution de la ville et aux milliers de conducteurs de chemin de fer qui ont rendu la liberté possible.

Plusieurs routes divergeaient vers Detroit, nom de code « Midnight », et pour beaucoup, la ville Ă©tait la destination finale des chercheurs de libertĂ© jusqu’au milieu des annĂ©es 1830.

Aprùs l’adoption de la Loi sur les esclaves fugitifs de 1850, de nombreux fugitifs s’installent au Canada.
Ainsi, de l’autre cĂŽtĂ© de la riviĂšre Detroit Ă  Windsor, au Canada, la 2Ăšme partie du mĂ©morial fait face au mĂ©morial Gateway to Freedom Ă  Detroit.

Qu’il s’agisse de personnages tels que Peter Denison, qui est retournĂ© Ă  Detroit pour diriger une milice noire, ou de Thornton et Ruth Blackburn, ce mĂ©morial rend hommage aux AmĂ©ricains qui ont dĂ©fendu la libertĂ© Ă  l’époque de l’esclavage.

Le rĂŽle de DĂ©troit dans le chemin de fer clandestin

Tout au long du chemin de fer clandestin informel, avec des tavernes, des maisons et des granges comme « gares », des aides comme « conducteurs » et des esclaves fugitifs comme « passagers » ou « bagages », Detroit est toujours restĂ©e Ă  l’avant-garde.
La ville a mĂȘme gagnĂ© le nom de « Porte de la libertĂ© ».
À partir de la fin du XVIIIe siĂšcle et du dĂ©but du XIXe siĂšcle, la situation gĂ©ographique de Detroit, combinĂ©e Ă  sa communautĂ© d’Afro-AmĂ©ricains radicalisĂ©s et de sympathisants abolitionnistes, a servi de point de passage intĂ©gral au Canada.
Il Ă©tait particuliĂšrement important d’avoir un passage sĂ»r au Canada aprĂšs l’adoption de la Loi sur les esclaves fugitifs de 1850.

Le chemin de fer clandestin Ă©tait un rĂ©seau des annĂ©es 1800 qui aidait les esclaves en fuite sur leur chemin des plantations du sud des États-Unis vers la libertĂ© au Canada.
Detroit Ă©tait l’un des derniers « arrĂȘts » du chemin de fer, avant que les esclaves en fuite ne puissent trouver leur libertĂ© au Canada.
La loi sur les esclaves fugitifs de 1850 garantissait que mĂȘme si les esclaves arrivaient dans les États libres du Nord, ils pouvaient ĂȘtre capturĂ©s et renvoyĂ©s Ă  leurs maĂźtres esclavagistes.
Cependant, le Canada, qui ne s’étendait qu’à un mille de l’autre cĂŽtĂ© de la riviĂšre Detroit, interdisait l’esclavage.

Le chemin de fer clandestin Ă©tait un rĂ©seau secret d’aide financiĂšre, spirituelle et matĂ©rielle pour les esclaves.
Les fugitifs se rendaient gĂ©nĂ©ralement Ă  pied, souvent de nuit, d’une ville Ă  l’autre.
À leur arrivĂ©e, ils ont Ă©tĂ© accueillis par des sympathisants connus sous le nom de « chefs d’orchestre » ou « actionnaires », le terme « stock » Ă©tant utilisĂ© pour indiquer la foi dans la lutte abolitionniste.
Les conducteurs de tous horizons ont risqué leur gagne-pain pour la liberté humaine en cachant des esclaves dans leurs maisons, leurs granges, leurs greniers, leurs caves, leurs églises, leurs magasins et leurs hangars.
Au mĂ©pris de la Loi sur les esclaves fugitifs, ces braves individus ont fourni aux fugitifs de la nourriture et un endroit oĂč dormir. Ils ont Ă©galement facilitĂ© le transfert des esclaves vers l’« arrĂȘt » ultĂ©rieur ou l’abri du chemin de fer clandestin.

Detroit Ă©tait l’un des points d’arrĂȘt les plus frĂ©quentĂ©s du chemin de fer clandestin pour les esclaves en fuite.
Avec l’aide de Seymour Finney (1813-99), propriĂ©taire de l’hĂŽtel Finney, et de l’écrivaine fĂ©ministe Elizabeth Chandler (1807-34), la ville a donnĂ© naissance Ă  une sociĂ©tĂ© anti-esclavagiste gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
Seymour Finney aida les esclaves Ă©vadĂ©s Ă  partir de 1834 et continua jusqu’à l’émancipation nationale.
Il aidait les fugitifs dans son hĂŽtel et son Ă©curie de toutes les maniĂšres possibles jusqu’à ce qu’ils puissent traverser le Canada en toute sĂ©curitĂ©.

Astucieux, Finney cachait des esclaves fugitifs dans son Ă©curie, il recevait souvent des chasseurs d’esclaves dans son hĂŽtel de l’autre cĂŽtĂ© de la rue.
(En 1892, l’écurie a Ă©tĂ© dĂ©molie pour faire place Ă  l’actuel bĂątiment de la Chambre de commerce de DĂ©troit.
Une plaque a Ă©tĂ© installĂ©e sur ce site en 1926, indiquant qu’il s’agissait de l’emplacement de la gare du chemin de fer clandestin de Finney.)
Finney faisait semblant de sympathiser avec leurs frustrations et finissait par Ă©laborer le plan du chasseur d’esclaves.
Il utilisait ensuite ces informations pour avertir les personnes qui s’échappaient.

Heureusement, peu de gens dans le Michigan ont jamais Ă©tĂ© accusĂ©s d’avoir aidĂ© et encouragĂ© les anciens esclaves, car les procureurs du Michigan pouvaient rarement obtenir des condamnations.

George DeBaptiste (1815-75), un homme libre de Virginie qui a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Detroit Ă  l’ñge adulte, a formĂ© une organisation secrĂšte connue sous le nom de MystĂšres afro-amĂ©ricains ou Ordre des hommes de l’oppression, et DeBaptiste a utilisĂ© des bateaux pour transporter secrĂštement des passagers Ă  travers la riviĂšre.
Detroit a également accueilli des leaders abolitionnistes tels que John Brown, Sojourner Truth et Frederick Douglass, qui ont travaillé avec les membres de la congrégation pour former deux autres organisations anti-esclavagistes.

La communautĂ© et les ressources nĂ©cessaires Ă  l’abolition, aidant le chemin de fer clandestin, Ă©taient prolifiques Ă  Detroit, et les estimations indiquent que plus de 45 000 esclaves fugitifs sont passĂ©s par Detroit. 

Le mémorial de la porte de la liberté

Avant de créer le mémorial Gateway to Freedom, le sculpteur Ed Dwight a joué un rÎle central dans la société afro-américaine contemporaine.
Fils d’Ed Dwight, Sr., joueur de deuxiĂšme but des Monarchs de Kansas City de la Negro League sĂ©grĂ©gationniste, Ed Dwight Jr. a Ă©tĂ© le 1er Afro-AmĂ©ricain acceptĂ© dans le programme d’entraĂźnement des astronautes amĂ©ricains en 1962 aprĂšs une recommandation du prĂ©sident John F. Kennedy.
Cependant, il a dĂ©missionnĂ© du programme en 1966 et a repris sa passion pour l’art en 1974.
Le 1er travail professionnel de Dwight a été de créer une sculpture pour le Capitole du Colorado.
AprĂšs d’autres projets majeurs visant Ă  documenter les contributions souvent mĂ©connues des Afro-AmĂ©ricains, Dwight a remportĂ© un concours de design en 2001 de Detroit 300, un groupe Ă  but non lucratif qui organisait le tricentenaire de Detroit.

InaugurĂ© le 20 octobre 2001, le mĂ©morial Gateway to Freedom met en scĂšne 8 personnages plus grands que nature qui s’apprĂȘtent Ă  traverser la riviĂšre pour retrouver la libertĂ©.
George DeBaptiste est au centre, pointant un doigt vers le Canada.
À cĂŽtĂ© DeBaptiste se trouvent une femme, un homme et un bĂ©bĂ©, et dans le mĂ©morial du Canada, un homme et une femme tournent le dos aux États-Unis, face Ă  la Terre promise.

Inscription sur la stÚle « La Porte de la Liberté »

Jusqu’à l’émancipation, Detroit et la communautĂ© de la riviĂšre Detroit ont servi de porte d’entrĂ©e vers la libertĂ© Ă  des milliers d’Afro-AmĂ©ricains fuyant l’esclavage.
Detroit Ă©tait l’un des plus grands terminaux du chemin de fer clandestin, un rĂ©seau d’abolitionnistes aidant les esclaves en quĂȘte de libertĂ©.
Le nom de code du chemin de fer clandestin de Detroit Ă©tait Midnight.
Au dĂ©but, le Michigan Ă©tait une destination pour les chercheurs de libertĂ©, mais le Canada est devenu un sanctuaire plus sĂ»r aprĂšs l’abolition de l’esclavage en 1834.
Avec l’adoption de la Loi sur les esclaves fugitifs en 1850, de nombreux fugitifs ont quittĂ© leur foyer Ă  Detroit et ont traversĂ© la riviĂšre vers le Canada pour rester libres.
Certains sont revenus aprĂšs l’émancipation en 1863.

Le succĂšs de l’exploitation du chemin de fer clandestin de DĂ©troit est dĂ» aux efforts et Ă  la coopĂ©ration de divers groupes de personnes, y compris des personnes d’ascendance africaine, des Blancs et des Indiens d’AmĂ©rique du Nord. Cet hĂ©ritage de libertĂ© est une partie vitale de DĂ©troit et de son histoire.

Description de la sculpture

2 piliers de la porte d’entrĂ©e (environ 15 pieds de haut), surmontĂ©s de bougies symbolisant la « flamme de la libertĂ© Â», flanquent le mĂ©morial d’Ed Dwight au chemin de fer clandestin.
L’Ɠuvre, qui surplombe la riviùre Detroit, comprend un groupe sculptural de 10 pieds sur 12 pieds :
8 esclaves en fuite et un conducteur de chemin de fer clandestin, qui regarde et pointe du doigt le Canada.
Dwight a modelĂ© le chef d’orchestre d’aprĂšs George DeBaptiste, un homme libre de Virginie qui a Ă©migrĂ© Ă  Detroit en 1846.
DeBaptiste était un abolitionniste actif, un agent du chemin de fer clandestin et le leader du Vigilant Committee of Detroit, un groupe de surveillance et de défense juridique de la communauté noire.

Des panneaux avec des gravures de carrĂ©s de courtepointe apparaissent de part et d’autre du groupe figuratif.
Ici, Dwight semble faire rĂ©fĂ©rence Ă  l’un des mythes les plus populaires entourant le chemin de fer clandestin : les Â« Freedom Quilts Â», des objets qui auraient Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par des esclaves et accrochĂ©s aux fenĂȘtres comme des cartes codĂ©es ou des poteaux indicateurs pour les esclaves fugitifs en fuite.
La base de la sculpture est ornĂ©e de gravures de lanternes posĂ©es sur des appuis de fenĂȘtre.

Sur le pilier ouest se trouve une sculpture d’une « Ă©tiquette d’esclave », datĂ©e de 1833.
Les maĂźtres de Charleston, en Caroline du Sud, Ă©taient lĂ©galement tenus d’acheter de telles Ă©tiquettes ou badges pour que les esclaves puissent les porter, Ă  la fois comme mesure d’augmentation des revenus et pour garder une trace de ceux de la population d’esclaves de la ville qui louaient leur propre temps.
Les badges Ă©taient destinĂ©s, en partie, Ă  empĂȘcher les fugitifs de se fondre dans la population d’esclaves urbains, car ils auraient trouvĂ© difficile et dangereux de chercher du travail ou de s’engager dans d’autres affaires pour leur propre compte sans possĂ©der de mĂ©daille.

Dwight orna le pilier est d’une « Ă©tiquette libre » de Charleston, que la ville avait exigĂ© que les Noirs libres portent pendant la majeure partie des annĂ©es 1780, probablement aussi pour aider Ă  empĂȘcher les fugitifs de profiter des opportunitĂ©s urbaines.
Il est intĂ©ressant de noter que la piĂšce maĂźtresse de l’étiquette libre est un bonnet de libertĂ© ou phrygien, tenu en l’air sur un mĂąt de la libertĂ©, un symbole de la quĂȘte de libertĂ© qui a fait une apparition occasionnelle Ă  l’époque de la RĂ©volution amĂ©ricaine, mais qui est devenu plus courant aux États-Unis dans les annĂ©es 1790 et aprĂšs, aprĂšs avoir Ă©tĂ© popularisĂ© par la RĂ©volution française.
Le placement des figures d’esclaves entre ces 2 insignes fait allusion Ă  leur Ă©tat liminal entre les rĂšgles strictes de l’esclavage et la quĂȘte de la pleine libertĂ©.

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Lien : Ed Dwight

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