Champ de Mars, Paris 7e – @
Construite à l’origine pour ne durer que 20 ans, la Tour Eiffel est rapidement devenue l’emblème de la capitale française.
Flèche de métal mondialement connue et reconnue, elle est restée pendant 40 ans le monument le plus élevé au monde.
Édifiée en 26 mois, il n’en a pourtant pas toujours été ainsi et elle a vécu des débuts difficiles, décriée, critiquée ou encensée, menacée puis finalement sauvée, elle devient définitivement à partir des années 1920 un véritable symbole national, célébrant les vertus du progrès industriel, totem de la République renaissante et de la révolution industrielle en marche.
Dans un contexte historique où la France est aux prises avec des difficultés politiques et économiques, et encore marquée par le souvenir de sa défaite face à l’Allemagne en 1870, s’impose l’idée d’une Exposition universelle capable de redresser le pays et de restaurer son prestige au regard du monde entier.
Prévue à Paris en 1889, année du centenaire de la Révolution française, l’Exposition est tout entière dévolue au fer, et son « clou » est la tour haute de 300 m dessinée par Maurice Kœchlin et construite par Gustave Eiffel.
La forme coubée de la Tour lui sert de résistance à l’effort du vent.
Le vent soufflant très fort en altitude, tendant à renverser la Tour Eiffel, donc la meilleure courbe mathématique, il faut précisément lui donner cette forme particulière, qui donne d’ailleurs à la Tour une silhouette très reconnaissable.
Chronologie de la construction de la Tour Eiffel
6 juin 1884
2 ingénieurs des entreprises Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin ont l’idée d’une tour de 300 m de hauteur dont ils font les plans avec Henri Sauvestre.
Quelques mois plus tard, Gustave Eiffel (1832-1923) dépose un brevet « pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d’une hauteur pouvant dépasser 300 mètres« .
Lien : Biographie de Gustave Eiffel
1886
1er mai
Un concours officiel est lancé pour édifier « une tour en fer sur le Champ-de-Mars » en vue de l’Exposition Universelle de 1889.
2 mai
Le Conseil municipal de Paris fait paraître dans les colonnes du journal officiel, le règlement d’un concours destiné à sélectionner ce qui devra être le bâtiment phare de l’exposition Universelle de 1889.
Le cahier des charges prévoyait d’élever sur le Champ-de-Mars une tour de fer à base carrée de 125 m de côté à la base et de 300 m de hauteur.
107 dossiers de candidature sont déposés et bon nombre d’entre eux sont totalement utopiques.
12 juin
Gustave Eiffel emporte le concours et obtient une subvention de 7 799 401 Francs de l’époque.
L’ingénieur n’est pas le véritable concepteur du monument.
Les ingénieurs Maurice Kœchlin et Émile Nouguier sont collaborateurs d’Eiffel.
Ils conçoivent secrètement le 1er projet d’un pylône métallique haut de 300 m, formé de 4 poutres en treillis écartées à la base et se rejoignant au sommet, liées entre elles par des poutres métalliques disposées à intervalles réguliers.
Eiffel ne tient pas compte du nombre de visiteurs dans ses calculs de résistance car ceci est négligeable par rapport a l’ennemi de tout ouvrage d’une telle longueur : le vent.
Il calcule la résistance de la Tour pour des vents pouvant atteindre 240 Km/h et multiplie la sécurité par 4 en la fabriquant en treillis ajouré et non à l’aide de plaques de métal plein.
1887
16 janvier
Ouverture du chantier et début des travaux.
Dans le quartier du Champ-de-Mars en pleine mutation à la fin des années 1880, le chantier de la Tour Eiffel qui commence est un spectacle nouveau et surprenant, régulièrement suivi par une foule de badauds et d’artistes.
28 janvier
Pour réaliser cette tour, il faut commencer par des fondations qui consistent en 4 piles, situées sous chacun des pieds gigantesques de la construction.
Du fait de l’orientation du monument, ces piles sont localisées aux 4 points cardinaux : les plus proches de la Seine sont les piles 4 (pile ouest, côté Grenelle) et 1 (pile nord, côté Paris).
À l’arrière, les piles 2 (pile est, côté Paris) et 3 (pile sud, côté Grenelle) sont les plus proches de l’École militaire.
Débuts des fondations faites manuellement, à la pelle et à la pioche, elles s’appuient sur les remblais recouvrant la couche d’argile du bassin parisien.
Les plus profondes ne dépassent pas 15 m et dans chacune sont coulés 4 massifs de maçonneries qui supportent les 4 arbalétriers.
Du côté du Champ-de-Mars, les 2 piles sont posées sur des massifs en béton de 2 m de profondeur reposant sur du gravier et du sable de plus de 5 m de profondeur.
Côté Seine, les 4 caissons sont descendus à 5 m au-dessous du niveau normal de la Seine sous chaque pile.
Les différentes parties des caissons sont directement assemblées sur le chantier.
C’est une excellente affaire pour le fabricant des caissons qui n’est autre que Gustave Eiffel lui-même !
Durée des travaux | 5 mois |
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