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Villa Belza

Juchée sur la roche du Halde et située en face du « Trou du diable« , entre la côte des Basques et le Port Vieux, l’histoire de la Villa Belza commence en 1825 lorsque le cultivateur Dominique Daguerre, propriétaire de « Trespots« , lors d’un échange avec la commune, obtient ce champ curieusement implanté sur les rochers.
Son fils Étienne vend ce « cassaou de Trespots« , également appelé « champ du rossignol » au notaire Alexandre Dihinx.
Après sa mort, 2 autres propriétaires se succèdent.

Villa Belza Villa Belza en 1900
Villa Belza Villa Belza

La construction de la maison, de 1889 à 1895, est confiée à l’architecte Alphonse Bertrand, secondé par l’entrepreneur A. Joly, pour Marie-Belza Dubreuil.

Le « champ du rossignol » reste vierge de construction jusqu’en 1882, date de sa vente à Ange Dufresnay, directeur général de la compagnie d’assurances le Phénix à Paris.
À cette époque, ce n’est qu’un bâtiment rectangulaire et le terrain est clôturé par un baradeau avec quelques tamaris.
Un sentier permet d’en faire le tour et les Biarrots ne se privent guère d’aller pêcher ou flâner le long de ce pittoresque chemin.

Ne sont son spectaculaire donjon néo-moyenâgeux et sa tourelle en poivrière construits par Dominique Morin en 1889, la villa de plan rectangulaire serait, somme toute assez banale.

Villa Belza en 1890
Sa situation insolite sur les rochers, sa proximité avec le « Pont du Diable« , son nom de « Belza » signifiant noir en basque, en ont fait pendant des décennies l’antre du mystère, alimentant les légendes les plus folles de sorcellerie ou de revenants.

Villa Belza en 1903
En 1908, le cinéma met à profit ce site exceptionnel pour servir de décor à diverses scènes de films.

En 1923, la propriétaire Mme Dufresnay loue la maison à Grégoire Beliankine, beau-frère du compositeur Igor Stravinsky.
Il reconvertit la villa en restaurant-cabaret russe, mais ne pouvant utiliser le nom de Belza, il l’appelle le « Château Basque« .
Des dîners de gala somptueux s’y déroulent.

Il y a la fête russe et la fête japonaise auxquelles succèdent la fête de Neptune et celle de Bacchus.
Pour les nuits d’Afrique, le jardin devient forêt vierge.
Rien n’y manque, ni les lianes, ni les animaux exotiques, depuis le gorille jusqu’au boa enroulé autour d’un … tamaris.

En 1926, les chœurs cosaques font entendre tous les soirs les airs populaires russes, après quoi, sans transition, le charleston est dansé avec frénésie.

Le Prince de Galles, futur Edouard VIII, est un adepte convaincu de ces soirées.
Les grands-ducs russes se croient revenus au pays et s’en donnent à cœur joie.

En 1927, entièrement rénové, le cabaret reçoit ses clients dans une salle transformée en auberge campagnarde du XVIIe siècle, à l’époque des mousquetaires, avec du mobilier Louis XIII, murs tapissés de tentures rouges …

Le krack boursier de 1929 n’empêche pas la fête de continuer mais rien n’est plus comme avant et le pire est à venir.

Villa Belza en 1953
Après avoir été réquisitionnée en 1940, elle est restaurée et divisée en 7 appartements.
Mais la discorde entre les copropriétaires est à la base de la dégradation de la Villa Belza qui subit un premier incendie.
Elle est rachetée et la tour restaurée, mais le 8 Juin 1974, un second incendie ravage la maison détruisant les deuxième et troisième étages.
Pendant des procès interminables et des lenteurs administratives, la maison reste ouverte à tout vent, vite squattée.
À cause de sa proximité avec l’océan, les vents et le sel la rongent et elle s’abîme.

Villa Belza
Mais, le miracle se produit : un marchand de biens parisien, le promoteur Gallabert, rachète tous les lots et rénove la maison menacée de ruine et les transforme en appartements en louer ou à vendre.

En 1997, la Ville classe la Villa Belza.

Villa Belza
Villa Belza Villa Belza


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